Vingt de Marche, la boite à musique

 



Avec Alexane et Xavier, nous avons joué cette après-midi une nouvelle session mécanisée avec ma variante de Dragonfly Motel de Thomas Munier et de Les Larmes du Soleil de Valentin Thouzeau et Simon Li, soit Khata.


bibliographie de ma préparation non préparation


la table


Thcrnobyl demeure notre bible pour les décor impliquant la ruine


nos tuiles de Les Larmes du Soleil.


Dans la mesure ou Alexane avait demandé à jouer la suite de la précédente session, nous avons rédigé chacun les papiers manquants.


mes papiers et les tuiles associées


les papiers et les tuiles associées par Xavier

les papiers et les tuiles associées par Alexane

Puis nous les avons associés avec les tuiles piochées. Pour ma part, j'ai lu dans chacun des symboles que j'ai examiné la graphie de la nébuleuse que j'avais négligemment couché sur mon post-it. J'ai alors commencé le jeu sans musique, m'imaginant un tout autre aspect de mon sauvageon que ce à quoi je songeai auparavant. J'ai un peu trainé dans cette phase, afin d'en profiter.


Drumbog

Ryu

Six

Ce n'était toutefois qu'une fugace rêverie, puisque nous avons mélangé, face cachée, les tuiles sur lesquelles étaient associés nos papiers et nous avons pioché un heureux mélange.

A cet égard, Xavier qui souhaitait à priori jouer à nouveau Mono fut très déçu de ne pas trouver en retour ses plus précieux papiers. Dans la mesure ou il avait envisager le décor pour faire surgir Ryu il changé d'optique et a décidé de jouer Ryu.


Ryu dessiné par Xavier

Là réside un aspect important du jeu, la dépossession de l'affect placé dans notre sauvageon qui s'altère à mesure que surgissent de nouvelles tuiles. On joue avec et ça c'est super chouette, mais pour Xavier c'est encore un peu difficile de renoncer à son idée.

effectif : trois joueuses.

témoignage audio

durée de la fiction 1 heure, à la suite figure un bilan de la session

Une seule offrande pendant cette session, la boite à musique, qui devient le titre de notre mirage.

Si Khata ne retient qu'une fraction de la poésie qui habite ses deux sources d'inspiration, c'est par l'épure, le détachement et les surprises vécues par les sauvageons qu'émerge cette seule carte, ce seul idéogramme. D'aucuns pourraient arguer que ma reprise trop ténue du dispositif  des Larmes du Soleil est en cause. Si elle n'incite pas directement la joueuse à investir l'affect qu'elle a établi entre ses papiers et les tuiles des Lames du Soleil pour la reporter dans l'offrande à un autre sauvageon c'est que Khata envisage également dire la perte ou l'altération et qu'alors, l'attache se consume. Ce que je n'étais pas parvenu à mesurer au moment de la rédaction, ni même clairement, lors de la tentative première, c'est que cette dynamique enjoint indirectement à "jouer" les papiers. Ainsi, je me suis surpris à écouter attentivement les autres joueuses pour déceler dans leurs mots, la brèche qui me permettrait de glisser mon papier. Mes papiers me brulaient les doigts. Ainsi, à la fin de la session, Alexane ne disposait plus que d'un papier en dehors de mon offrande et moi un seul papier que je me pensais à jouer lorsque Xavier nous a annoncé que tous les siens s'étaient consumés.




L'injonction au silence est difficile à respecter en raison du rythme que nous avons spontanément adopté.

L'atmosphère sonore est issue d'une playlist préparée par mes soins. Toutefois Alexane et Xavier y ont adjoint des éléments qu'ils ont sélectionnés qui ont été joués manuellement. Enfin, une pièce de collectage sonore de Yannick Dauby dans la jungle de Taiwan était jouée en fond pendant toute la durée de la session.

La fiction ne reprend qu'assez peu d'éléments du cadre de référence "Mildiou". Elle est décousue et c'est heureux, oscillant entre rêverie et cauchemar.

Résumé de la fiction :

L'enfant dragon rejoint la khata perdue dans la forêt pluvieuse. Il s'y réfugie et écoute de ses souvenirs, des comptines chantées enfant ou il n'était  pas dragon. 



Six le rejoint pour s'abriter de la pluie. Un gamin pendu au plafond répare le toit percé à grand coups de marteau. Il trouble la comptine, le souvenir et Ryu cesse de danser.

L'enfant a disparu. Le temps fuit.

Autour de la table ils discutent. Six s'émerveille des couleurs. Elle reconnait une essence rare et précieuse.



L'enfant reparait en vieux alors que les couleurs fuient. Il accuse Ryu d'en être la cause, car il est le Dragon Noir qui disparait dans la mer des lointains avant de renaître. Puis à nouveau il disparait.

Ryu le nie avec force et constance.


L'Oiseleuse


Dans les ténèbres soudaines une ombre approche de l'insouciant Ryu.

Autour du feu dans la grasse nuit il discute avec Six et s'enquiert de sa quête. Elle ne fait pas de mystère.


Ils évoquent les Ouroc. Ils pensent au processions de pauvres hères qui fuient leur méchanceté et leurs bûchers?

Au matin ils savourent les craquements feu sur les vieilles souches. Ils discutent.


Soudain la terre, gronde, le sol tremble et surgit un immense bras du sol. Un géant de rouille d'écorce et de lichen émerge. Il fait face à l'Oiseleuse que contemple Six dans son reflet que lui renvoi d'elle la marre. Non c'est pas elle.



Ils sont au chaud dans la cabane et Ryu est sur le seuil près à rejoindre son frère le géant. Drumbog leur parle du son qui ronge leurs souvenirs. Un son du passé qui capture les âmes et ronge les corps. C'est sa boite à musique qui le tourmente et l'empêche de s'effacer tout à fait. Six accepte de le débarrasser de la boîte. Il hésite car il croit plonger en elle.

Il se souvient d'une menteuse, dont le nez s'allongeait démesurément comme une branche quand elle mentait, La Bertille


La Bertille

Drumbog, quatorze ans, fait l'article sur place boueuse de Kiev. La Bertille elle va s'enforester et pousser un fruit au bout de son nez de branche. Et parce qu'elle très forte et très en colère de ce que dit le gamin elle projette une masse de bois pétrifié de La Mémé qui devait les nourrir, mais qui a été emportée par la maladie.



Drumbog veut encore se souvenir mais... 








Xavier joue Ryu 






Alexane joue Six


et dessine




Commentaires

  1. J'ai écouté la partie !

    A. Très belle partie, à nouveau

    B. C'est intéressant qu'avec l'arrivée du dragon, tu arrives à introduire du jeu d'horreur dans un le jeu poétique.

    C. Dans Dragonfly Motel, c'est pas interdit de suggérer des choses sur les personnages des autres. De toute façon, on a le droit de tout contredire par la suite. Aucune vérité n'est établie pour toujours

    D. C'est intéressant que Xavier change de personnage en fonction des papiers qu'il reçoit

    E. Je confirme que "baka" veut dire "stupide" en japonais. les américains parlaient de baka-bomb pour qualifier les torpilles volantes pilotées par les kamikaze https://fr.wikipedia.org/wiki/Yokosuka_MXY-7_Ohka

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  2. A. Merci.

    B. Le Dragon Noir c'est le nom que prend l'un des affluents du fleuve amour. Dans la tradition celtique, qui partage beaucoup avec la tradition slave, les rivières et fleuves sont divinisés ou à tout le moins sacralisé. La rivière d'eau lourde que vomit le réacteur 4 éventré est élément de décor, une caractéristique de la ruine en tant que paradigme que je souhaitais évoquer, personnifier, que ce soit depuis le paradis des libellules de façon organique ou par le truchement de mes figurants de façon plus classique. Lors d'une session précédente, Xavier, est venu avec la proposition de jouer un narcoleptique, Narcos. Il a convoqué la cosmogonie de Rêve de Dragon que j'ai alors tenté de réinjecter dans le cadre de Mildiou. Pour moi, le mirage poétique est un appareil merveilleux, un instrument de puissance pour les joueuses, mais elle ne sont pas toujours maîtresse du cours que suit leur rêve. Le Dragon Noir c'est pour moi une forme de rêve qui échappe à Simon/Hélli/Xavier/RYU mais qui tend à lui confier quelque chose de la menace que le réel réserve à Simon.

    C. Si ce n'est pas interdit il y a l'injonction évite de dire ... Mais pour moi, c'était grisant dans la mesure ou Xavier et Alexane l'ont vécu comme un élément étranger qui prenait le pas sur leur rêve. Mais rien n'empêchait Ryu de clamer qu'il n'est pas le Dragon Noir ou Six de repousser le reflet contemplé dans la mare. Ils l'ont fait et ils étaient inquiets. Nous n'étions pas pleinement dans le cauchemar, mais leur rêve leur échappait. (sensation éprouvée à la table d'hystoire de fou de Denis Gerfaud).

    D. Les papiers sont ses pouvoirs sur le Paradis des Libellules. Il dessine son personnage, se joue en théâtre de l'esprit des scènes... Parfois cela cadre avec ce que nous lui proposons, parfois c'est beaucoup trop éloigné, même selon lui. Ce matin il m'a déclaré en guise de bonjour devant son bol de céréales "Cette nuit j'étais un alien Pas verts, mais avec des antennes et des mandibules et je flottais au -dessus du collège de Villers et des élèves. C'était cool". Nous risquons une incursion d'insecte dans notre prochain mirage...

    E. Merci. Un champ sémantique supplémentaire à investir dans les mirages : bêtise de môme qui tourne à la catastrophe, c'est aussi notre communauté !

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