Notre cabane

Seize de Péril, Alexane et Xavier 

 "Faire communauté" résonne comme une antienne à mes oreilles.

C'est une aspiration naturelle pour la joueuse qui favorise l'immersion. Pourtant la plupart des jeux profonds se contentent de le prôner avec le maigre support d'une table aléatoire étique. Rares sont ceux qui proposent de basculer vers un mode de jeu à part entière, ou une série procédurale, qui plongerait la tablée dans le moment de la rencontre.

Au-delà du moment singulier, ce devrait être la source de nombre d' enjeux narratifs entre joueuses.

C'est le moment ou l'on révèle sans en avoir conscience ses fragilités et ses obsessions et où naissent des tensions fruit d'incompréhensions mutuelles. A mon sens ce devrait être le sel de bien des parties, de la session 0 à X'''''. 

Bâtir ensemble ses personnages à la volée, en instances successives est une première étape. Mais comment cristaliser ce moment et le traduire aisément aux travers d' enjeux pragmatiques ?

Nous sommes contraintes à nous abriter des intempéries.

On construit ensemble un abri de fortune ou on l'investit.

Chacune à son tour on dit comment nous contribuons au confort de toutes, ou pas, puis chacune dit comment elle perçoit ce geste.

Chacune indique un point qui la gêne dans la situation.

Elle le dit aux autres personnages ou pas, mais cet instant d' introspection permet de percevoir un peu mieux le personnage.

Enfin pour dissiper les tensions naissantes, chacune offre une anecdote, un souvenir touchant ou drôle.

L'idée est de "faire communauté" comme nous construisions nos cabanes en forêt étant gamins. Fragiles et dérisoires, pleines de trous et d'imagination et surtout bâties dans l'instant avec la certitude chevillée au corps qu'elles seraient de toute éternité.