Amerditude

Amerditude


On en a gros ! 






J'ai sur le cœur la fumée d'un paquet de gitanes. 

J'ai sur la langue un goût amer.

J'ai devant mes yeux un voile rouge qui brûle mes mots. 

J'ai l'oreille qui bourdonne encore à l'unisson du mégaphone. 

J'ai au sortir du local syndical, la nausée

Je ne sais pas où aller. 



Je dis, le poing brandi, mes revendications. 


Il dit la dure réalité à laquelle nous sommes confrontés. 


Je dis, en regardant mes chaussures usées, notre échec. 


Tu dis ta détresse. 

Tu dis la misère. 

Tu dis la froideur. 

Tu dis la violence. 

Tu dis ce qui te répugnes.

Tu dis ceux qui t'ont oublié.

Tu dis ceux que tu veux oublier.


Ensemble, on a gros sur le cœur.

Nous sommes armers. 

Nous sommes avides de matin qui chantent. 


Ensemble nous dansons la carmagnole et clamons notre victoire. 


Le Monde dit alors combien elle est dérisoire. 

Le Monde dit alors un couo du sort qui nous sépare. 


Nous disons notre désespoir et nos espoirs. 

S'ils se conjuguent nous pouvons alors, ensemble, bâtir un futur désirable. 

Chaque victoire engrangée sonne le glas d'une composante du passé. 


Le Monde nous dit comment la ruine ronge la cité, comment la maladie décime les plus fragiles ou les transforme.

Le Monde dit comment la forêt nous appelle. 

Le Monde nous dit comment celui des hommes finira. 

Voilà. 


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