Derrière nous
Derrière nous
De quelques phrases brèves, je décris le Monde.
Celui du quotidien.
Celui au plus proche de nous.
Je m’inspire d’une image, d’un souvenir personnel.
Je ne décris pas le territoire.
Je détaille ce qu’il m’évoque.
Je dis mes sensations.
J’adresse une invitation à la rencontre.
Tu me réponds.
Tu dis ce qui y vit.
Tu dis ce qui se trame.
Tu dis ce que mon regard a ignoré, délibérément, ou pas.
Tu m’interroges sur mes raisons.
Alors ;
Je dis ce que j’aimerais y voir.
Je dis ce que j’aimerais y entendre.
Je dis ce que j’aimerais y humer.
Je dis un manque, une absence.
Pour chaque beauté, que tu as décelé dans mes dires,
(tu places alors ta main sur le cœur pour me l’indiquer silencieusement)
Tu dis comment la cruauté du Monde s’est incarnée dans cet ailleurs auquel j’aspire.
Tu dis comment la ruine a rongé ce qui fut bâti de mains d’hommes.
Tu dis ce que la contagion, les mutations ont altéré
Tu dis ce que les sentiments les plus vifs ont engendré
Tu dis le horla tapis derrière moi, en moi ?
Tu dis l’appel de la forêt, son triomphe.
Je dis te dis comment mes souvenirs
mes mots,
les odeurs,
mes peurs,
mes craintes,
mes joies,
mes amies
qui empêchent que je me noie.
Nous disons ensemble comment notre amitié dans cet ailleurs guide alors nos pas, comment nous nous retrouvons ou pas.
Tu me dis tes mots,
les odeurs,
tes peurs,
tes craintes,
tes joies,
tes amies
qui évitent que nous sombrions tout à fait.
Nous disons ensuite ce que nous avons changé en cet ailleurs.
Nous disons ce que nous y avons semé.
Nous disons ce qui a grandi en nous et hors de nous.
Nous disons le meilleur de cet ailleurs, le pire est derrière nous.
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