Vingt-huit d'Outre, Merci Bernard !

Vingt-huit d'Outre, 


Merci Bernard !







Où germe la graine semée en Sasha par Bénédicte. 


Où Sasha devient la voix de feuille de son Aimée et de tous las anciens. 


Où Sasha offre le souvenir de son abandon à Théo. 


Où Théo refuse de céder à la faiblesse. 

 

Où Aïden mange la terre.


Où Bernard surgit de la mare. 


Où Théo renait de la fange pour mieux disparaître. 


Où Bénédicte, le vieux sorcier offre l'invisible à Aïden et les cieux à Théo. 








Seconde session de

Cœur-Miroir





Lieu : 


Villers-Cinq-Poules, la lisière du bois, puis le Marais Moutarde. 







Effectif : 


Xavier joue Aïden le fantôme punk qui déteste les fayots et plus encore le gros Bernard. 


Alex joue Théo le canard qui craint la mare et gagne ses ailes d'ange.


Je joue Sasha, l'amoureuse envahie par la voix de feuilles du vieux Sorcier Bénédicte.


Durée de la fiction : 


Merci Bernard !  1 heure 33 minutes puis bilan de cinq minutes. 




Résumé de la fiction et commentaires :


Je n'avais pas déterminé avant le début de la session si je jouerai Grégoire ou Sasha. 


Xavier a choisi Sasha. 


Je me suis appuyé sur l'entrée du jour de L'Almanach, le Vingt-huit d'Outre. 


Notre  malédiction 

C'est  qu'on  est  voués  à  dégénérer 

Souffrir,  grandir,  évoluer 

Muter,  mourir,  se  décomposer 

Bourgeonner

Se  transformer


Elle évoque la mutation comme destinée. 


J'ai donc remonté le fil de la contagion. 


La naissance de la fleur au creux du nombril de Sasha est la naissance de son amour pour Bénédicte, son désir et le début de son effacement. 


Elle consent à disparaître pour que le pouvoir de son Aimée naisse. 


La voix de feuilles dit qu'Aiden est consumé par la Faim. 

La rancœur a terni son âme. 

Pour recouvrer son harmonie, dans le cadre de condoléances rituelles,  Aïden doit ceindre à sa taille une ceinture wampun.

 

Théo doit fouiller la fange pour trouver les perles à tailler pour la parure magique. 


Sasha après avoir emprunté la voix des oiseaux pour communiquer les instructions des anciens s'est muée en une Ibiscus. 




Elle extrait une graine et une goute de nectar pour que bourgeonne Théo. 

Elle sent un vide, une lisière qui contient sa nature véritable, son penchant auquel il se refuse à céder. 


Théo refuse le sang et la chair du Bois. 


Alors, Sasha se sacrifie. 

Elle renonce à sa félicité nouvelle et quitte sa voix de Bissap. 

Elle revient sur la berge de la mare et tente de partager la joie éprouvée dans l'abandon. En vain. Elle ruse alors et offre l'abandon né de l'ivresse et du vertige des petites pilules jaunes d'ecstasy. 


Théo cède. 


Bernard surgit de la mare et le dévore, l'engloutit et le régurgite avec des ailes d'anges. 


Retour au réel. 

Après d'âpres vicissitudes d'ivresse et d'extase artificielles les deux gamins Théo et Aïden ont recueilli leur pouvoir du sorcier qui vit dans les ruines d'Arkema, le vieux Bénédicte. 





Eux seuls, avec Sasha éplorée, savent où est passée Bénédicte.  

Bernard a été bouffé par un canard démoniaque pour avoir humilié Aïden et Théo. 


Xavier a été ravis par cette session. 

Il a particulièrement apprécié le fantasque de notre récit, le drolatique aussi.


Il a longuement hésité à évoquer ce que contenait la mare. Il voulait soigner son dessin. 





L'axe tracé par l'almanach, j'ai repris les quelques images sélectionnées pour étoffer l'atmosphère de forêt limbique ou de temps suspendu, mais ensuite ce sont les dessins de Xavier qui ont donné le ton et la teneur des événements. 





Alex a interprété un Théo désireux de se préserver de tout contact ou affinité avec autrui. 


De sa tour d'Ivoire, seuls l'argent pour le pouvoir qu'il confère et l'alcool pour la chaleur qu'il dispense, trouvent grâce à ses yeux. 


De même qu'Aïden est un personnage mutique, les traits retenus pour Théo éloignent tout perspective d'échange direct entre les personnages. 


Est-ce une forme de défiance à mon égard de Xavier et Alex ?

Puisque je m'interroge dans ce blog sur ma pratique, je ne peux pas éluder la question. 


Pour Xavier cela tient à la fois de la posture et de la singularité que cela confère à son personnage, trop stylé. Il est toujours placé en mode auteur et tout le monde doit tenir compte du fantôme invisible. 😜


La crainte en revanche réside dans l'exploration des sentiments. 

Pour lui, quoiqu'il fut enthousiaste à l'issue d'une lecture rapide, Cœur-Miroir n'offre pas la perspective qu'il recherche. 

Ma proposition ludique est auprès de lui un échec patent. Toutefois la forme pervertie à laquelle nous avons aboutie en jeu est très proche de ses aspirations. 


C'est un peu plus délicat pour Alex. 


Je précise que j'ai sollicité son autorisation préalable pour enquêter sur son personnage en jeu au travers du mien. 


Je l'ai sollicité également afin qu'il explore, sur un axe parallèle, un Cœur-Miroir pour Théo, comme je l'évoquais dans un article précédent (Aïden). 


Son choix ne relève pas de la défiance envers un mj à l'esprit retors mais constitue un ajustement de sa pratique lié à sa sphère intime. 


Même si je me suis très largement écarté de mon intention initiale de Cœur-Miroir, j'ai éprouvé un immense plaisir à distiller des fragments de "Soleil à coudre" dans notre fiction, sans que cela détonne, bien au contraire. 


En somme ce fut une session très agréable pour tous, même si elle se déploie loin des territoires initialement envisagés.


 




Je tiens à remercier ici Xavier et Alex pour la qualité de leur jeu, leur gentillesse, leur bienveillance et leur implication. 



Après avoir discuté hors micro encore un peu de cette session, nous avons convenu que notre prochaine session serait un retour à Les anges bizarres de Thomas Munier. 


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