Marchebranche, tentative première, La Gravelle Le plongeon du trapéziste

 Marchebranche


Tentative première









La Gravelle








Le plongeon du trapéziste



Cette après-midi, 

avec Alex et Xavier

nous avons joué à

Marchebranche







Le plongeon du trapéziste


durée de la fiction  :


2 heures et 50 minutes,

suivie d'un bilan et de la feuille de route pour la sixième session.

effectif  :


Xavier joue Boule de glands puis Nut






Alex joue Cobalt






présentation de la fiction :






Une mer noire et oscillante de cafards des bois lèche la plage sur laquelle Boule de glands, pardon, Nut, a happé Cobalt.
Certaines s'enhardissent sur les sabots de ce dernier et griffent de leur menues pattes ses jambes.
Sur la berge, il se tient interdit. Il scrute l'obscur qui les entoure, une nuit sans fin dans laquelle suintent des alcôves blanches pareilles aux dents effilées de Nut.




Une lymphe poisse sous la main. Dessous la porcelaine est rongée, poreuse, gorgée de ce fluide visqueux imprégné de l'infâme odeur de charogne qui l'avait tant inquiétée jusqu'à ce que surgissent les statues de marbres. Des cris se répercutent de trou en trou et oblitèrent le souvenir même du souffle des arbres qui bruissent. Ses sabots glissent, ses mains poissent, tout est flou le long des chaotiques parois : des crocs infâmes qui luisent dans l'obscure de la gorge de quelque improbable et immense bête. 
La langue épaisse et noire peine à rentrer toute entière dans la gueule tachée de bave du feutre de Boule de Glands. Son surcot en est tout imprégné. Ce n'est pas la sueur qui poisse et le colle mais bien cette bave qui l'imprègne. 
Ses sabots glissent et crissent. 
Sa vue est toute troublée par ces blancheurs et des ténèbres, derrière le feutre, surgit une face qui n'est qu'ailes, noire et blanche. Les ailes qui cerclent le regard de ténèbres gluantes reflètent la mare grouillante et noire qui sans cesse frissonne et moutonne de ses chitines innombrables. 
La face vibrionne de ses ailes et susurre à l'aile droite de Boule de Glands :
"Que faites vous ici ? Donnez moi le jour ! Si vous êtes des marchebranches, entendez ma supplique et guidez moi vers le jour d'ors. Oh ça rode, ça s'approche..."
Et la créature de se faufile entre les ombres vers le point d'aspiration qui ôte son souffle chargé de pollens au petit Boule de Glands.




Les pates crissent ou d'autre pattes et surgit un boule de duvet hirsute sur laquelle est emmanché un long cou glabre et chitineux surmonté d'une tête aplatie garnie de petites dents innombrables pareilles à des aiguilles.
Elle se faufile entre les pates de Cobalt et disparaît en crissant au plafond d'une autre alvéole que celle où disparu l'étrange papill'homme en trompetant d'une atroce voix nasillarde :

"Wixia, Wixia où es tu ? Ne te sauve pas, Viens à moi que je te guide ! ... WixiaWixia."





La créature dans son sillage laisse une odeur que sur l'instant, Cobalt ne parvient pas à identifier... Cela sent... Cela sent la sciure de bois, du hêtre probablement.
Une plume est tombée, non ce n'est pas une plume.
C'est une lame de tarot défraîchie.
Et là ressurgit Vixia. Les pattes collées aux parois, la tête à l'envers iel lui parle.
Papill'homme de sa trompe flaire Cobalt, lui chatouille le nez, iel aspire l'air, salive.

"Est-il parti ?
Marchebranches, je vous en supplie : protégez moi de l'homme araignée, guidez moi au dehors jusqu'au jour d'or ! Protégez moi !"

De deux de ses pattes il s'assure de la carte.

"De quoi ? "

La créature quand elle n'est pas dissimulée par l'immobilisme emplit l'alvéole. Elle est bien plus grande et plus robuste que Cobalt alors que l'homme araignée est tout juste plus grand, quoique plus enrobé, que Boule de glands.
"Vous avez vu ses dents, c'est couru il veut me dévorer". 
Des pates courent au-dessus d'eux. La cavalcade s'interrompt, juste au-dessus d'eux puis retentit à nouveau déformé par le dédale d'alvéoles : 

"WixiaWixia où es tu ? Ne te sauve pas, Viens à moi que je te guide !  ... WixiaWixia."

Papill'homme offre la carte pour que les marchebranches le protège de l'homme araignée.

Lorsque sa main s'empare de la carte Cobalt est saisi de vertige.
Tout est obscure, il chute vertigineusement dans l'obscurité, il fond vers la piste
Sa partenaire, Reine lui dit dans un souffle :
c'est le moment tourne.
Et sans attendre elle le projette vers l'autre barre qui se balance et se rapproche si vite et si loin encore.
Son coeur ébranle sa poitrine, il va bondir au dehors. Il tient bon et se rétablit. Il fait sa révérence vers la foule en contrebas, au milieu de laquelle trône le roi, le roi Charles.
Reine, l'automate, sa partenaire se redresse sur l'autre nacelle, magnifique dans son vêtement de scène. Et là en cet instant magique de grâce elle accroche le regard du souverain.
C'est là que tout a dérapé.
Le roi s'est mis en tête de l'épouser de faire de Reine sa reine, mais elle s'est dérobée avec la complicité de la compagnie de sapimbranques
Et la garde grise les a pourchassés dans tout le royaume.
Tout cela lui revient en un instant, le vertige vers le public, le saut dans le vide, la course folle, la chasse, la crainte, la compagnie, Mercure le clown.
Alors il grimpe sur le dos de Papill'homme et fonce dans le flou des dents blanches pour émerger en plein midi sur un promontoire rocheux qui surplombe un marais plein d'ajoncs.
Alors, le papillon mue, laisse choir la cendre grise qui imprégnait son corps et s'envole dans un éclat de couleurs.





Depuis les broussailles un singe espiègle les observe. C'est Othon et il n'ose traverser seule le marais pour se rendre au village de Remungol






Il supplie les marchebranches de l'accompagner. Devant sa bouille un accord massif et sans réserve, lui est donné. 
Le singe descend agilement le long des vignes sauvages et des lierres la paroi vertigineuse. 
Cobalt demande alors à Boule de glands de vérifier s'il la mare est suffisamment profonde. Ce dernier papillonne en direction de la fraction dégagée du plan d'eau et se trouve surpris lorsque Cobalt fend la surface et s'abime dans les profondeurs du marais.


Le temps de jeu de cette fraction de la fiction est de 1h15.

Voici la suite sous forme de "roman photos".


    


Un héron tente de gober Boule de glands





Une crâtiotte tente de profiter de l'abandon du héron





Sur la berge les glandus commentent en musique la fuite épique du petit papill'homme. Epuisé par son vol désespéré pour échapper à ses prédateurs, Boule de glands emporte au vol un glandu joueur de cabrette. Il le traine dans son sillage. Le pauvre musicien le prie de le déposer loin du volatile ou de la crâtiotte. Sur la berge Othon lui fait signe, une grande ombre s'empare de lui. A bout de forces, Boule de glands échoue sur la berge du Bois Vorace.





Une crâtiotte tente de profiter de l'abandon du héron




Un soldat vêtu de l'uniforme de la garde grise s'est emparé du petit singe et tente de le maintenir dans sa gibecière.
Boule de Glands se précipite au secours de son compagnon.

 Alors Nut prend le dessus et dévore le soldat.

Puis Boule de Glands se souvient comme ce même soldat qui les pourchassa avec acharnement détourna la soldatesque à suite sur la piste du pauvre clown, Mercure, après avoir rivé son regard dans celui par trop triste de l'automate Reine.






Cobalt plonge et s'enfonce. La mare est bien plus profonde  qu'il ne pensait. La vase et les algues le retiennent au fond. Alphonse, le bourreau esseulé de Charles, celui qui a soumis à la question Mercure, exige un souvenir de Cobalt pour que ce dernier regagne la surface et recouvre sa liberté. 




Plutôt que de lui confier son précieux souvenir de sa partenaire, Reine, qui permettrait à la garde grise de satisfaire au désir du roi, Cobalt convainc Alphonse que Marguerite, ferait pour lui une merveilleuse épouse.
Délesté de ce souvenir bricolé, Cobalt remonte, mais se souvient comment Marguerite, la danseuse de la compagnie fut envoyée afin de charmer le bourreau et s'emparer de sa clé pour libérer Mercure le Mage, retenu au cachot. Si elle ressortie  des cul de basse fosse ce fut avec un polichinelle dans le tiroir.





Ruisselant d'eau turbide, Cobalt reprend son bâton et son sabot bute sur un doigt au milieu de la flaque de sang aux pieds du papill'homme alors que Othon lui donne le récit horrifié de la dévoration du soldat dont il ne reste rien sinon cette flaque.
Ce n'est pas un doigt comme il l'a cru d'abord mais une pierre gravée et  effilée qu'il remise dans sa poche.





Dans le bois, ils reçoivent la visite du messager du roi, un blanc corbeau, Futaie d'Or. Il offre trois bourgeons de hêtre à Cobalt et une marguerite à Boule de Glands. Ils échangent des nouvelles. La Gravelle progresse et se répand hors de Takicardie.




Tous trois repartent sur le chemin et s'enfoncent dans le bois afin d'accompagner Othon jusque Remungol.






Parvenus en vue des premières fermes, encore à la lisière du bois, Othon remet la lame promise tirée de son jeu.

Sur le bord du chemin les compagnons retrouvent Mercure cloué au pilori. Nut dévore le cadenas.
Ensemble ils décident de s'abriter pour la nuit dans l'étable la plus écart du village pour repartir dès l'aube au marais récolter le crachat de l'Oiseau Nuit, le podarge, pour préparer la sainte huile qui redonnera vie aux automates de la compagnie et à Reine sous l'autorité de Guillaume, l'homme aux milles visages, nommés aussi Giuseppe, William, le maître des marionnettes.






commentaires  :


J'avais une préparation non préparation écrite que je ne n'ai pas mis en jeu. En revanche, j'ai pleinement investi les résultats des tables aléatoires et les ai étoffé de ma playlist You Tube baptisée pompeusement Mon Marchebranche.

J'ai tenté de teinter mon cadre de Le roi et l'oiseau d'une touche de Philémon.

Nous avons tous apprécié cette session.

Xavier a plus particulièrement apprécié le décalage entre douceur insufflée par  les glandus ou Othon et le gore de l'affrontement avec le soldat.

Alex a été sensible à l'enchainement vertigineux entre la fuite du dédale statuaire et l'appropriation du souvenir de trapéziste.

Je pense employer ma préparation pour le final en la révisant après une relecture attentive de la série La malédiction des sept boules vertes de Laurent Parcelier.

Nous jouerons la sixième session le week-end prochain.


Et vous qu'en pensez-vous ?









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