Marchebranche tentative première La Gravelle vingt d'Outre La révérence des sapins branques

Marchebranche

tentative première






La Gravelle,






 La révérence des sapins branques






Hier après-midi, nous avons joué à Marchebranche la septième session et la conclusion de notre campagne La Gravelle.


Alex joue Cobalt.






Xavier joue Boule de glands / Lécen / Chapeau.






Voici le témoignage audio :

Marchebranche, tentative première, La Gravelle, vingt d'Outre La révérence des sapins branques.

duré de la fiction : deux heures douze minutes suivie de la feuille de route.

la fiction :

« J'ai plié le temps

 Et je l'ai mis dans ma poche 

Nous avons marché longtemps 

Jusqu'à ce que la curiosité s'approche 

Ce jour-là Le temps plié comprit

Du passé le futur a tout pris 

Imagine que les mots 

Sont d'étranges animaux 

Certains familiers 

D'autres sauvages 

De là vient la subtilité du langage 

J'ai plié le temps 

Et je l'ai mis dans ma poche »


L’oiseau qui dort dans le vent rêve que le ciel est en lui. Mais le ciel sait qu’il est le rêve de l’oiseau et feint d’exister Lorsque tu es dans un rêve tu es un voyageux, un clandestin, un passager de la lune.

Leur amie  Marguerite leur propose un "détour", une sente qui s'enfonce en droite ligne vers la faigne où réside l'Oiseau Blanc de Nuit. Elle l'empruntait, autrefois, pour gagner l'aulnaie, au-delà même du grand marais.

photographie de Milloupe, avec mes remerciements.


Thérébenthe, la vieille, l'a mise en garde sur les dangers qui guettent aux abords du chemin. Et souvent ensuite, les siens se sont moqués d'elle, de sa couardise à n'oser prendre ce chemin du pays des sôtrés.

La petite revêt une pelisse qui dissimule ses formes frêles et un masque de l'Ours Bleu de Lune, Mersou. 

Elle espère ainsi tromper le Mé-lièvre et effaroucher les monstres sournois du bois.








La petite donne la main à Lécen. Au travers de l'écorce qui recouvre celle-ci, il perçoit la crainte de la gamine.

L'ombrage de la voute est agréable. Des bancs de brumes épais s'attardent et avivent la fraicheur. Après tout le sec des derniers jours, c'est une véritable bénédiction.

De part et d'autre du chemin, des charmilles en fleurs répandent leurs parfums capiteux. 

Les senteurs enivrent Cobalt. Bientôt, il savoure un bourgeon gorgé de pollens, qui dissipe en lui les vestiges d'une nuit d'un confort discutable. D'autres branches s'offrent à son palais, ravissent ses sens. Dans la fraicheur de ce jour qui n'en finit pas de poindre, il cueille de sa longue langue les fruits délicats semés sur la sente. Un sucre poiré envahit sa bouche. Les paupières closes, il goûte le granulé d'une jeune poire, presque arrivée à maturité. Misère ! Il a croqué l'un des quatre rejetons de Lécen.

Lécen frissonne d'indignation. Il vocifère à l'intention du chevr'homme ivre.

Heureusement, celui-ci n'a croqué qu'une bouchée, un petite bouchée et n'a pas dévoré entière l'une des quatre poires du poir'homme.

Ils se chamaillent et marchent plus avant sur la sente.

Au bord du chemin, Marguerite perçoit une présence qui l'effraie. 

Bravache elle affirme ne rien craindre de ce qui rôde tout autour. 

Cobalt et Boule de glands s'en amusent.

Mercure, s'avance et dit de sa plus grosse voix: 

-"Holà qui va là ?".

Un feutre émerge de sous le feuillage d'un vieux saule. Une feuille tissée en forme de papillon orne le devant du couvre-chef.

En dessous, sourit un jeune gamin au visage confiant. 

Oeuf, c'est son nom, croche la main de Mercure et le salut avec emphase et de mots empruntés.

L'espace d'un instant le souvenir du Mé-Lièvre, offert par Marguerite, submerge Boule de glands, qui voit en Mercure l'objet de la crainte d'alors de la jeune fille. Il entend même le nom Mé-Lièvre.





Puis Oeuf croche avec une vigueur appuyée la main de Cobalt et renouvelle ses rodomontades.

Ce dernier piqué au vif par la prétention du forestier, moins haut encore que Trois-Pommes, la lui serre encore plus fortement. Si bien que le gamin se tortille de douleur et demande grâce. Il plonge son autre main dans sa besace et en extirpe, un peu gauche, une pleine poignée de lichens rouges qu'il offre avec déférence à Cobalt.  
Cobalt l'invite à conserver sa cueillette, mais Lécen, intéressé, (?), s'approche.
 

Il s'appuie ostensiblement sur son bâton de marche. L'enfant réalise alors qu'ils sont des marchebranches. De son bâton Lécen tapote le chapeau du gamin. Fier de son état, il le toise. Cobalt précise que ce chapeau est différent : "il n'est pas vivant celui-là". En réponse, le poirier grince de son bois. 
L'enfant, attentif, relève : 
-"vous manquez de sève ... Peut-être qu'un peu de ma liqueur de lichens rouges vous ravigotera", avec une nuance d'espoir inquiet dans la voix.

Alors, le chapeau ouvre toute grande sa gueule et avale sans manière le lichen offert.

-"C'est méchant " commente amusé Cobalt.

Le lichen est à point pour la cueillette, il n'est pas encore fermenté. Il remémore à chapeau une vague odeur qui stagne sous son feutre...

D'une voix tremblée l'enfant reprend la parole :

"Votre chapeau est vorace messire marchebranche !"

Acide, Cobalt s'empresse de lui répondre :

"Il va manger tout tes enfants et toute ta famille !"

-"Ma famille ?"

-"Oui."

-"Mais, je n'en n'ai plus j'suis orphelin..."

-"Ah bah y va t'manger toi alors..."

-"...j'n'ai plus qu'leurs souvenirs..."

-"y va t'manger toi, c'est lui qui l'a dit, pas moi", avec un ton amusé.

Très inquiet le gamin les supplie :

-"Laissez moi des souvenirs des miens"

-"Oui il va manger tes souvenirs, voilà t'a tout compris."

-"J'en ai encore l'usage."

-"T'es sûr ?"

-"Euh, ils me guident. Et grâce à eux je trouve de quoi améliorer l'ordinaire, pour sûr..."

-"D'accord."

Et tout soudain, les branches bruissent autour d'eux.
Le vent drossé une grande masse nuageuse. De jour naissant on se trouve à presque nuit. Les première gouttes tombent sur les hautes branches qui couvrent le goulet dans lequel il se sont engagés. Et l'obscur des fossés devient l'obscur des branches qui s'agitent, qui ploient sous la pluie. 

Et bientôt tombent de gros grelots blancs, glacés.et tout s'obscurcit.

Ils cherchent un abri.

Les grêlons cliquètent sur le masque de bois de Marguerite.

La pauvre petite cherche de son grand regard écarquillé, jaune, comme des disques, un abri, un endroit quelconque où se réfugier.

Cobalt et Lécen perçoivent au sein du vacarme qui s'abat sur le bois, des cris, des pleurs.

Chapeau s'est attardé. La faim l'a retenu.

Cobalt s'est réfugié entre les racines aventureuses d'un saule qui enjambe le fossé. Sur le sol il ramasse le chapeau de Boule de glands. Il est tout dégoutant des restes d'un doigt du gamin qui pleure plus bas sur le chemin.

Cobalt s'empare donc du dévoreur et lui lance :

-"On va t'mettre à la diète toi !"

-"Et toi t'a mangé mes enfants !" lui réplique d'un ton rogue Lécen.

- "J'ai pas fait exprès ! J'ai glissé."

-"Bah Chapeau aussi !"

-"Cesse de me regarder comme ça !"

Chapeau regarde droit dans les yeux Cobalt.

-"Arrête de me regarder comme ça !"

Chapeau lèche les restes qui maculent ses lèvres. Il s'agite et tente de s'approcher de celui qui l'a ramassé. Ses bords s'agitent sans véritablement trouver prise. Il danse. Sa gueule fétide s'ouvre toute grande.

-"Tu vas faire quoi ? Miam Miam  ?" lui demande Cobalt.

Chapeau tente de s'accrocher au cou de Cobalt

Ce dernier le repousse et de sa dague tranche la langue. Puis il somme Boule de glands de récupérer son chapeau. Mais ce dernier ne l'a pas entendu. Il est dur de la feuille.
Puis rageusement, Cobalt enfourne le chapeau dans sa gibecière.

-"Pardon, m'as-tu dit quelque chose ?", lui demande Boule de glands. "Désolé, je suis dur de la feuille" ajoute-t-il.

-"Continue ton chemin !" lui hurle Cobalt en retour en quêtant du regard un endroit approprié pour ensevelir un couvre-chef.

Marguerite a ôté son masque. Elle a récolté quelques grêlons gros comme de petites balles de laines qui emplissent sa main. Elle s'éloigne des marchebranches pour se porter au devant de l'endroit où a disparu le petit Oeuf.

-"Oeuf, Oeuf ?"

-"T'inquiète pas y va bien !" lui répond Cobalt.

Elle tend les mains dans les broussailles.

Par prudence, avant d'approcher, Marguerite, Cobalt rend Chapeau à son propriétaire, afin d'éviter qu'il ne renouvelle son festin de doigt.

Marguerite remet ses grêlons à l'enfant qui la regarde, ses yeux embués de larmes et dit :

-"Il m'a bouffé mon p'tit doigt !
 Il est méchant ce chapeau !"

Chapeau lâche alors un énorme rot.

-"C'est promis je vous laisserai l'un de mes souvenirs, mais ne vous plaignez si ils sont tristes" hoquète le pauvre Oeuf.

Cobalt berce Chapeau : "fais dodo, cola mon p'tit cha'peau, fait dodo..."

Marguerite dit à Oeuf :

Tiens prends les, mange ces grêlons tout chauds. Ils sont tout chauds dans ma main, tiens prend les ...

Oeuf les prends et en mâche un en disant la bouche pleine :

_"Ch'est froid ! Mais ça m'redonnera pas mon doigt !"

Le moignon de doigt est tout noirci de bave de chapeau, avec des bouts de feutre. Un fragment de grêlon y adhère. Puis d'autres s'agrègent pour former un nouveau doigt.

-"Je sens plus mon doigt" précise Oeuf.

Lécen se retourne vers Cobalt et lui demande ce qui se passe.

Ce dernier souligne combien il a été un "bon tonton" tout en berçant chapeau.

Lécen s'empare de chapeau tout en disant qu'il se disait bien qu'il lui manquait quelque chose.

-"Fais attention à ne pas le réveiller !" lui crie Cobalt, puis plus doucement, "le pauvre p'tit chou".

Le chapeau coiffe désormais la tête de Boule de Glands.

Il est dans une forêt dense.

 La brume est épaisse.

 Ce n'est pas ici.

 Ce n'est pas maintenant.

C'est peut-être un autre temps.

Il est Oeuf.

Il est Oeuf.

Il est là, tout tremblant sur une trois statues qu'il vénère et sur laquelle il recueille, le précieux lichen rouge. à partir duquel il brasse sa licheur. Celle qui fait sa renommée dans toute la vallée. On dit que son breuvage conjure l'oubli. certains sont prêts à parcourir des lieues pour acquérir cet élixir. Il est face à trois gigantesques statues, dont la poitrine rebondies, loin très loin du sol, sous leur menton, est couverte de lichens rouges.






51 minutes 44

la suite dans un prochain article



Commentaires

  1. Commentaires de Thomas :

    A. Les statues de robots sur lesquelles ont poussé des arbres, ça fait très Marchebranche :)

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