dix-neuf de Marche _ Des copains tout de rires et de sourires
dix-neuf de Marche
Des copains,
tout de rires
et de sourires
Mère-Forêt est immense.
Elle est douce et rugueuse à la fois.
En son cœur palpite une vie foisonnante.
Elle émousse les griffes du temps, toujours jeune, vivace.Dans ses méandres serpente l’oubli.
Elle irradie en une multitude.
À sa lisière, cependant guette le néant. Sur ses franges, la souillure s’immisce. Parfois retentissent les stridences d’autres sphères. Elle vrille, regimbe. Elle s’étiole parfois, mais à la grâce des veilleuses, attentives rêveuses, elle s’épanouit bientôt, à nouveau. Elle épouse le Grand Cycle.
Elle est tout à la fois la Mère du Cercle et le Cercle.
Les égarés la nomment Forêt Moussue.
Albert est-il mort ?
Chaque rencontre diffuse sa lueur.
Un enfantillage dissipe une inquiétude.
Est-ce la rumeur enfantine qui prête souffle aux ombres ?
Une inquiétude
Une dérobade
Se fondre dans décor
Adossé à la mousse engluée du tronc
S'interdire tout mouvement,
Même le déplacement furtif d'une pensée
S'abimer
Ne pas frémir lorsque craque la branche
Toutes les eaux au dehors s'écoulent
et s'immisce au dedans la rugosité de l'écorce.
Au second craquement le poil se hérisse
et festonne la mousse.
Le troisième se devine, avec peine,
sous la mousse épaisse.
Cette après-midi, j'ai joué en solitaire avec Inflorenza le module destiné à la campagne l'ordre et le sauvage intitulé Animalia.
Je devrais dire, la troisième séquence,
puisqu'à deux reprises déjà,
avec Xavier, nous avions exploré le village.
J'ai joué le ferlempin mort au champ d'honneur, Albert Mensch et j'ai choisi deux autres, Jean-Robert et Jeanne-Marie.
J'ai imprimé sur de petites cartes, personnages, figurants et décors.
Je n'ai pas choisi l'ordre d'apparition des personnages, ni celui des figurants.
J'ai pioché les cartes.
Je n'ai pas créé d'instance commune avant ce que j'ai ressenti comme une forme de conclusion provisoire à mon expérience. J'ai préféré que chacune des instances demeure le point de vue de l'un des protagonistes.
J'ai naturellement considéré les éléments préalablement joués comme des évènements qui s'étaient déroulés dans le village, quoique j'ai interprété différemment les figurants.
J'ai adossé ma session à mon désir de jouer "Les Veilleuses", l'Almanach et une très légère préparation.
J'ai également intégré, outre des sonorités qui me sont douces, le film "Democracy" de la chorégraphe Maud Le Pladec.
J'ai considéré que l'agitation inquiète des enfants sous la garde de La Chicotte ou les dissensions du microcosme que propose le village était porté par mon souvenir du film.
Il jouait en fond derrière moi et il a ouvert une très belle piste pour le personnage de Jeanne-Marie.
De même j'ai laissé en fond le film d'Emmanuel Clot Petit Pierre (1980)conclure assez naturellement le récit, une rédemption chorale ou l'absent Jean-Robert est présent dans le souvenir ému de son copain Albert attendri par Eglantine.
J'ai récolté souffrances, puissances et sacrifices mais je n'ai pas consulté les thèmes pour rédiger mes phrases.
Au total une heure et demi de fiction dont voici le témoignage audio : Des copains tout de rires et de sourires.
Qu'en pensez-vous ?
Les feuilles :
Jeanne-Marie
Je veux retrouver le chemin de chez moi.
Je suis pas faite pour ramasser du bois mort.
J'ai planté mes quenottes dans l'immonde bête et elle glapit.
Je veux sauver les enfants que la mort guette.
J'ai mangé le ver blanc.
J'ai pour amie Bertille.
Jean-Robert
Je veux des copains tout de rires et de sourires qui assèchent les larmes, être chez moi quoi !
Je suis la hêtre, La Moussue.
Je suis là impuissant à ne pouvoir protéger mes enfants de la fonge.
Eglantine a porté ma prière.
Je veux une cabane rien qu'à moi, où ni la pluie, ni les larmes sinueront.
Je suis comme le vent, une ombre parmi les troncs.
J'ai promis de retrouver Eglantine.
Petit-Pierre et Eglantine sont mes amis.
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