Exploirateurs de Bruines, épisode IV, La pêche au Grours

 


Exploirateurs de Bruines,





épisode IV,


La pêche au Grours





Hier après-midi, avec Alex et Xavier, nous avons joué à Exploirateurs des Bruines la suite de notre campagne.

Alex campe Zoya [fouine bizarre] et Xavier joue Sapristi [bizarre] puis Tshonk, Sensu Rideth [brute].






J’ai joué en joueuse magistrale Léontine [bizarre] et son frère Gérard [chef] Olaf Olafnur Erikson. Une vache (sacrée selon Sapristi) et un ours bizarre, un Grours.


Fiction :


Alors que l’astre solaire darde de tout ses feux dans un ciel sans nuage, la petite bande, la meute de Zoya, s’éveille. Toutefois, ce ne sera que bien plus tard que l’un des gaminots songera à baptiser la petite troupe ; mais c’est néanmoins dans un bel ensemble que tous se glissent hors de la grande couverture qui les couvrait tous. Au dehors la pluie a bel et bien cessé et un soleil insolent resplendit. Avec peine la petite Léontine enfile ses chaussettes avec l’aide de son grand frère Gérard. Avec une infinie patience, il retrousse la chaussette informe et la présente face au pied rebelle de sa sœur dont le petit orteil dépasse toujours. Tous s’acheminent vers la maison, où ils ont laissé, la veille au soir, les provisions dans le cabas. Gérard encore ensommeillé néglige de chausser ses caoutchoucs et désinvolte s’aventure pieds nus sur l’herbe presque sèche. « Et mince ! » Voilà qu’il écrase de son pied droit une bouse bien fraîche. Sur ses talons, Sapristi se lamente. À ses yeux c’est un coup du sort et il se lance alors dans un long soliloque à propos des signes fastes et néfastes. Gérard découvre que les vaches sont à la lisière du bois, en fond de parcelle. À leur vue Zoya déclare qu’elle s’en f’rait bien un steak de vache, pa’c’que le lièvre et les conserves, elle en a soupé ! Alors, tous les autres s’exclament qu’il faut pas faire de mal aux vaches, même que Sapristi précise qu’elles sont sacrées.

Léontine propose de les traire. Sapristi précise que c’est possible seulement si elles sont d’accord. Olaf leur a préparé un porridge au miel qui embaume la cuisine. Il a rangé toutes les provisions que les gaminots ont chipées aux gardiens des remparts. Sapristi et Léontine dédaignent sa bouillie, et d’un air absent Gérard leur prépare un chocolat chaud.

Sapristi et Zoya se disputent et menacent de se taper. Léontine a très peur et Olaf se sauve de la maison encore plus apeuré par Zoya et le récit que les autres ont faits de ses exploits de la veille.

Zoya bondit à sa suite et le course pour finir par le rattraper alors qu’il allait se planquer dans la maison qui marque la limite du hameau à la française.

Il a vraiment très peur et lui dit qu’elle se comporte comme une sirène. La rouquine lui explique qu’ils doivent demeurer discrets s’ils veulent pas attirer les vrais sirènes, et, qu’ici, c’est avoir peur ou faire peur ; faut choisir.

Sapristi les a suivis de loin. Il redescend vers la maison une fois sûr qu’ils s’en reviennent aussi. Dans le caniveau du virage qui mène à la maison, pareille pas pareille, de Zoya, il remarque un ticket avec le portrait du clown du cirque de la pluie. Il le piétine rageusement.

De retour à la cabane Olaf, avec Sapristi et Léontine, va demander du lait aux vaches.

La première vache qu’aborde Léontine se laisse traire placidement et Sapristi aide Léontine à porter le lait après qu’ils aient tous bien remercié la vache.

Peu après, depuis la hauteur de la colline, Sapristi aperçoit des gamins qui avancent silencieusement dans une des rues qui borde le hameau à la française. Ils suivent un nuage noir d’orage, isolé dans le ciel limpide de plein été.

Gérard, non sans peine, convainc Zoya de le laisser l’accompagner alors qu’elle va noyer le playmobil vaudou dans la rivière.

Zoya gravit la colline boisée sans difficulté, mais doit cependant aider Gérard qui peine en contrebas. Sur la hauteur, elle est fort surprise de découvrir la grande route envahie par la végétation. Ils descendent la pente abrupte et Gérard lui évite même de percuter sa course folle l’un des jeunes arbres qui a crevé le bitume. Ils traversent la voie déchue en direction de la rivière qui surgit en contrebas du fossé qui la borde ce côté de la voie. Zoya dévale au fond du fossé boueux et profite de sa vitesse pour gravir le talus et s’accrocher au passage à la souche tombée en travers de la rivière. Gaillard, Gérard dévale la pente à son tour, mais, lui trébuche au sommet du talus, pour basculer dans un improbable soleil, à plat dos sur la souche, avec un choc sourd. L’arbre craque sinistrement sous son poids. Sa main droite autour de laquelle il avait entortillé le sac poubelle renfermant la figurine pend mollement au dessus de l’eau tumultueuse de la rivière. Sa jambe droite aussi. Zoya escalade les racines dénudées de la souche et se faufile vers lui. Il est tout pâle. Il gémit faiblement. Elle essaie, en tenant les racines d’une main, de l’autre, de le tirer à elle par le pan de son maillot, mais ne parvient qu’à lui arracher un râle de douleur. En équilibre précaire, sur la portion de souche laissée libre, elle s’approche le plus possible, puis se penche et saisit, à pleines mains, le maillot de son copain. Elle bande ses muscles et le hisse, de toutes ses forces vers elle. Alors le maillot craque aux coutures, et, le Gérard se redresse et s’accroche à son cou de son bras droit, lui balançant dans le dos le sac, et la figurine. Sous le poids, elle titube et perd l’équilibre. Tous deux tombent dans la rivière.

Alors tout devient confus. L’eau glacée la submerge, s’engouffre dans sa bouche, dans son nez.

Elle coule. Soudain une liane vient heurter son front. Elle l’attrape et se hisse tandis que Gérard s’agrippe désespérément à elle, l’entraînant vers le fond. À l’autre bout de la liane, Tshonk, tire de toutes les forces de son bras valide et Zoya s’échoue sur la berge. Elle crache l’eau verte par le nez, par la bouche, ruisselle. Le gaminot sur la berge s’empare d’une autre liane la lance en direction de Gérard qu’emporte la rivière. Mais si Gérard en retour, s’empare de la liane c’est pour qu’elle s’entortille autour de sa main, l’autre bout ayant échappé à la prise de Tshonk. Ce dernier regarde impuissant le corps de Gérard emporté par le courant s’éloigner de lui.

Hors d’haleine, il s’arrête pour le voir s’échouer contre une souche, sur l’autre berge. Il rebrousse chemin et court vers la souche qui enjambe la rivière.

Soudain un jappement sonore domine le vacarme des eaux et la rouquine se jette à l’eau. Elle patauge, le torse dressé, jappant en direction de son copain qui tient fébrile de ses deux mains la souche contre laquelle il s’est échoué. Avec détermination et force d’aboiements elle rejoint vite l’autre rive et bondit sur la berge. Elle plie les bras et s’ébroue, très fort, puis grimpe sur la souche, et, à la force de sa mâchoire, hisse son copain sur la berge, l’attrapant par la col. Gérard est tout faible, mais son regard est plein de reconnaissance pour Zoya, qui lui lèche les joues avec entrain.

Abasourdi Tshonk les rejoint franchissant la rivière, au sec, sur la souche couchée, avec sa chèvre en remorque.

C’est une vilaine entorse qui tourmente Gérard. Péniblement, ses hardes ruisselantes d’eau, il tente faiblement de se redresser en s’appuyant sur la souche.« Il me faut un bâton… Un bâton... »

Alors, toujours aussi vive, la fille se rue dans les broussailles. Tshonk, mais un peu tard, propose sa barre de fer, sur laquelle s’appuie avec reconnaissance le gaminot blessé.


Quant à elle, elle plonge vers l’intérieur du bois.


Les fougères et les ronces lui livrent passage. Elle s’enfonce dans l’obscur du bois. Sur un tapis de sphaignes elle découvre une belle branche morte dont elle s’empare à pleines mains. Elle se redresse. Elle frissonne. Elle est essoufflée, hors d’haleine. Sa mâchoire est endolorie. Elle est prise de nausée. Elle vomit l’eau de la rivière qui sinue par la bouche, par les narines. À la douleur atroce qui irradie sa poitrine, sa gorge, son nez succède une soulagement souverain. Elle se souvient alors de la demande de Gérard : « va me chercher un bâton qu’je puisse marcher ». Autour d’elle, aucun taillis encombre le port majestueux de chênes centenaires. Leurs troncs sont recouvert de mousses épaisses gorgées de l’eau de pluies innombrables ayant arrosées les lieux. Ici, une presque nuit règne. Seuls des lambeaux de soleils viennent jusqu’au sol. Trois chênes entrelacés immenses la dévisage. Derrière un amas de ronces et d’aubépine dont elle a festonné ses .vêtements et sa chevelure. Elle renifle les arbres. Elle a froid. Il fait beaucoup plus froid que sous ce soleil puissant et insolent du matin ; aussi généreux que le sourire de Léontine. Un soleil anormal au pays de L’Averse. Un soleil triomphant vainqueur, ici distant, amoindri, vaincu. Ici on le devine avec peine entre les feuilles. Une odeur singulière flotte entre les vénérables, distincte des fragrances des mousses gorgées de pluie depuis des lustres : une odeur fauve. Elle grogne. Un grondement bas et profond vibre en retour sous pieds. Elle grogne à nouveau, un grognement plus bref presque hésitant. Elle se baisse, craintive. L’odeur est plus forte. Derrière le grand chêne qui la domine, dans l’ombre dense de son feuillage, dans les ramures d’un buisson d’aubépine isolé bourdonnent rageusement une nuée d’abeilles noires du cœur de la forêt. Un énorme ours sombre se pourlèche les babines parmi elle. Son mufle brille de bave et miel. Ses prunelles la fixent intensément.

Elle s’aplatit contre le sol, sans geste brusque le regard toujours fixé sur celui du plantigrade. Ses prunelles sont plus sombres encore que l’obscur de la forêt. À nouveau l’ours grogne. Zoya se fait toute petite. Plus ça va, plus elle rétrécit. Néanmoins, le regard de l’ours demeure porté sur elle. Son museau s’avance. Son odeur imprègne tout. Un relent de charogne s’insinue. Elle a le cœur au bord des lèvres. Elle redresse la tête et le regarde. Ses naseaux frémissent juste contre son nez, la hument, se dilatent au dessus de son front. Elle le regarde, impuissante. Une langue épaisse passe sur sa joue. Elle le laisse faire. La langue baveuse se glisse jusqu’à son oreille blessée. Zoya se redresse, se dérobe. La langue s’appesantit cependant, lape, fouille la blessure du hyenche. Le museau se rapproche. Le poil rugueux la pique comme le ferait la joue d’un père mal rasé embué d’alcool. La langue s’attarde, fouille la plaie. Zoya couine. Elle s’agite. La bave s’insinue dans le pavillon de l’oreille qui se bouche. Une patte se pose sur son épaule. L’odeur de charogne imprègne son visage. Elle veut être son ami. Non elle ne veut pas rendre tripes et boyaux. La bile remonte le long de sa gorge, la brûle. Dans la douleur elle se fraye un chemin au dehors, par la bouche, par le nez. Elle est prise de spasmes irrépressibles qui agitent son corps. Elle s’efforce de se recroqueviller. Elle tente de se redresser brièvement puis s’effondre tout soudain en une mare obscure, en une masse ténébreuse.


Tshonk interroge Gérard sur le comportement plus que bizarre de cette fille. Est-ce normal qu’elle plonge ainsi dans la rivière dont il avait eu tant de peine de la tirer ?

Gérard frissonne pitoyable, adossé à la souche. Sa chevelure d’ordinaire vaporeuse et fantasque lui colle au visage. Il demande au jeune homme de lui prêter sa barre de fer. Tshonk généreusement lui tend sa barre et lui couvre les épaules de son manteau, trop grand pour lui. Gérard appelle Zoya d’une voix altérée par l’inquiétude. TsHonk lui enfile son manteau. Gérard crie « Zoya ! Zoya revient ! »

[ Un esprit fouine crie quant à lui ; « j’ai des croquettes ! » ]

Soudain un ours émerge des broussailles, dressé de toute sa hauteur. Il retombe sur ses quatre pattes, grondant rageusement. Tshonk voudrait intimer l’ordre à ce crétin de cesser de brailler, mais la peur l’étreint. Il entend alors, dominant les grondements du plantigrade Gérard qui beugle : « Zoya ! Zoya ! » pour son plus grand désespoir. Tshonk demeure muet de peur. L’ours le bouscule. Il se dresse à nouveau. De sa griffe il balaie la joue de TsHonk. Il s’effondre crachant sang et deux dents. L’ours s’acharne sur la chèvre et l’emport dans la forêt. L’ours n’a laissé que le sac de riz de un kilo éventré.

Gérard s’enfonce dans les broussailles à la suite de l’ours bientôt suivit de Tshonk. Ils découvrent le corps de la fille gisant face contre terre dans une mare de sang et de viscères. Gérard demande à Tshonk de l’aider. Il ne peut la retourner penché qu’il est sur sa canne de fortune. Tshonk maugréé mais s’exécute et retourne sans ménagement le corps de la fille. Il gifle la Zoya pour la ranimer. Sitôt qu’elle cille il l’interroge : « Elle est où ma chèvre ? Elle est où, dit ! » Zoya a froid. Elle est recouverte de sang. Sa mâchoire est douloureuse. Son ventre est chaud, bouillant. Elle se redresse et des entrailles glissent sur le sol et un flot épais de sang noir gorge la mousse. Tshonk comprend que ce sont celles de sa chèvre. Il éructe, trépigne de rage et d’impuissance : « ma chèvre ! » Une odeur écœurante de tripes les submerge. Tshonk darde un regard venimeux sur le voleur de canne.

- « Tu verras toi ! Ma chèvre est morte à cause de toi ! Tu te mets à crier alors qu’il y a un ours ! Et tu prends ma canne en te barrant avec ! » vocifère Tshonk.

- « Tiens ta canne ! » lui répond Gérard.

- « Non garde la pour l’moment ! »

- « Il m’faut un bâton ! » et Gérard rend la canne de fer à son propriétaire.

- « J’ai un bâton ! J’ai un bâton » lui répond aussitôt Zoya. Elle se redresse, bondit et à quatre pattes et cueille entre ses dents le bâton qu’elle apporte à Gérard. Il s’empare et la remercie. Tshonk contemple dévasté les intestins répandus sur la mousse noire.

Ici il fait froid.

La chaleur estivale de la lisière bienfaitrice s’est évanouie.

La mousse exsude un banc de vapeurs blanchâtres, un léger brouillard évanescent qui estompe la crudité des restes répandus sur le tapis de mousses.

Tshonk enrage :« je tuerai tous les ours qui existent au monde ! »

Zoya demeure silencieuse mais d’évidence ne partage pas le vœux de Tshonk.

Elle comprend pas si l’ours a tué la chèvre pour elle ou s’il a fait autre chose… Elle ressent le froid autour d’elle, mais une chaleur au-dedans d’elle-même l’endigue.

Tshonk regarde tour à tour les entrailles de son amie et la fille. Celle-ci est couvert du sang de son amie. Elle regarde autour d’elle indifférente comme repue. Ce n’est peut être pas l’ours qui a dévoré sa chèvre mais cette rouquine. Tshonk porte l’accusation auprès de Gérard qui défend pied à pied son amie. Il suppose que sa chèvre est dans le ventre de la fille, couverte du sang de son amie. Gérard affirme que ce n’est qu’une jeune fille, qu’elle n’aurait pas pu engloutir une chèvre toute entière, elle n’est pas assez grande pour cela.

Tshonk exige « ouvre la bouche ! » Gérard lui examine les dents et découvre des crocs. Il lui dit à l’oreille de garder sa bouche close et la flatte en caressant sa chevelure comme il caresserait un brave toutou. Il tente de se convaincre non ce n’est pas une sirène voracieuse. Tshonk essaie de lui ouvrir la bouche de force. Elle se dérobe et grogne. Gérard affirme « mais laisse la, laisse la ; c’est une gaminote comme toi .! »

Gérard la tient étroitement contre lui, la protégeant des tentatives intrusives de Tshonk. En retour, Zoya lui mâchouille le bras. Il la caresse à nouveau. Elle se sent quelque peu apaisée, même si au-dedans d’elle-même elle se sent sauvage.

Dépité, Tshonk rassemble le riz répandu au sol et rempli le sac qu’il rafistole d’une cordelette. L’air coléreux il fiche son sac de riz au bout de sa canne de fer.

Tshonk les accuse d’être la cause de tout ses malheurs. Gérard s’en défend et lui explique que la cause en est cette figurine maudite qu’il extirpe de sa poche. Zoya n’en revient pas ! Elle était convaincue de s’en être débarrassée au fond de la rivière. Gérard lui explique qu’il ne comprend pas non plus comment elle s’est à nouveau retrouvée dans sa poche. Puis il la confie à Tshonk, arguant qu’ils sont trop mal en point pour s’en défaire. D’un coup de pied rageur, Tshonk lui renvoie la figurine. Zoya s’éloigne avec un morceau de boyau dans la bouche tandis que les deux autre se chamaillent. Tshonk estime qu’il lui doivent une chèvre. Un peu plus loin Zoya recrache les chairs au goût amer. Elle joue avec.

- « Vous me devez un chèvre et une maison »

- « Je te promets un sac de billes… »

- « Non ! Ça vaut pas l’coût ! C’était une amie proche ! »

- « Des calots ! Des calots »

- « Non et non »

- « mais c’est pas nous qu’avons dévoré cette chèvre ! »

- « ouais c’est pour ça qu’elle vient de recracher un boyau ! T’es très drôle toi !»

Zoya se rend compte qu’elle ne se dirigeait pas la ville mais vers le cœur de la forêt. Elle était pourtant convaincu d’aller vers la rivière alors même que ses pas la portaient vers le bois, vers sa tanière. Elle dit : « je sais où est l’ours »

- «  C’est pas l’utilité là. Justement on essaie de le fuir ! » lui rétorque hargneusement Tshonk.

- «  T’essaie pas de t’venger ? » lui demande Zoya.

- « De toi ! »

Tshonk ne décolère pas. Gérard négocie auprès Zoya d’héberger et dédommager Tshonk.

Les yeux comme des soucoupes Gérard tente de l’hypnotiser. Elle s’en aperçoit et le mord. Il lui reste un goût de bile noire sur le bout de la langue. Lorsqu’il se relève il a retrouvé son visage de gaminot. Elle sent la détresse dans ses narines, c’est pas feint.

Elle s’est reculée quelque peu s’enfonçant dans la mousse. Les fragrances s’insinuent en elle. Elle s’éloigne, à deux pieds, à quatre pattes en disant « je reviendrai à la maison plus tard ».

Gérard lui rappelle Léontine et les autres mais elle s’éloigne suivant les traces et les effluves laissées par l’ours.

Gérard et Tshonk s’apprivoisent mutuellement. Gérard soigne Tshonk. Ils reviennent à la route. La pente est bien trop raide pour la patte folle de Gérard aussi l’attendent-ils longuement plutôt que de descendre par la vieille ville. Gérard tente de convaincre Tshonk que Zoya n’a pas mangé la chèvre, convoquant un drôle de clown.

Zoya marche. Elle marche, elle trottine dans le bois. D’un de silex elle marque le tronc des vénérables pour retrouver son chemin. Elle gravit une colline boisée, pénètre dans une vallée sombre et humide et finit par perdre la trace de l’ours au crépuscule. Déçue, elle rebrousse chemin en gravissant la pente mais au-delà de la crête elle découvre le grand virage qui borde sa maison.

Elle retrouve Gérard et Tshonk. Elle porte Gérard à cheval sur ses épaules et leur indique un passage barré d’une grille qu’utilisait autrefois la police. Elle mène directement à la casse automobile de son papa. Ils retrouvent Léontine qui soigne la vilaine entorse de son frère avec la crème à bobos marquée ARNICA. Olaf a préparé un chili que Tshonk complète d’une plâtrée de riz.

Léontine dit : « Zoya au bain !!! »

Zoya lui grogne en retour. Elle fond en larmes.

Gérard charge Sapristi de laver Zoya

Mais Gérard lui dit des mots étranges et Zoya lui chique le bras et va se laver avec entrain. Sapristi n’ayant pas obtempéré, Gérard change sa voie. Sapristi voit en lui le clown horrible du cirque de la pluie, « allez viendez les gaminots ! » Une grosse bulle puante échappe à Sapristi.


Voici le témoignage audio :


La pêche au Grours. Durée 3h23






Commentaires :


Comme vous l’aurez probablement deviné j’ai entrepris le scenario le cirque de la pluie proposé dans Exploirateurs de Bruines. Toutefois j’ai souhaité le remanier. À cette fin, j’ai convoqué mes souvenirs de lecture de Le mystère de la clairière des trois hiboux la première des aventures de Philémon par Fred ainsi que La forêt des mythagos de Robert Holdstock.


Du premier, j’ai retenu le fantasque et l’incongru au détour du chemin, (ainsi que quelques aménagements de la ménagerie à venir), tandis que du second j’ai tenté de retenir la forêt envisagée comme un être singulier, à part entière, et les images des enfants sages comme des images, qui se sont perdus dans un rêve, un rêve comme un cauchemar, et se contemplent de reflets en miroirs pour s’y perdre tout à fait.

C’était ma ligne directrice. J’estime y être parvenu, mais en partie seulement.


La session fut plus longue qu’à l’accoutumée, en raison de moments plus tactiques, aventureux, autour de la rivière ou du surgissement de Teddy, euh l’ours, pardon le Grours, mais surtout parce que j’ai pris beaucoup de temps afin qu’à côté de la ville, la Forêt émerge et prenne toute la lumière.

J’ai joué Léontine, Olaf et Gérard en considérant la peur que la violence de Zoya leur inspirait. Cette peur est toutefois contrebalancée en partie par le refuge qu’elle leur prodigue et sa protection.


Xavier, comme souvent, avait envie de changer de personnage et c’est ainsi que Tshonk a surgi. Il l’a créé à la volée et les choix généreux qu’il a fait pour son personnage ont réduit notablement son pécule départ (niveau 3). Sa canne qui aurait pu lui servir lors de l’affrontement avec l’ours avait été prêtée à Gérard. Résultat : il a perdu 3 points de vie mais les a troqué pour un refuge et une meute avec laquelle voyager.


Dans le même ordre d’idées, Alex a demandé à ce que Zoya change de classe, ce qui s’est traduit à la table en convertissant sa célébrité et passer de niveau en tant que bizarre, avec un pouvoir super sens abondamment utilisé pendant la session.


Pour en revenir à Xavier, Sapristi devrait aussi changer de niveau, ce que j’envisageai initialement si Tshonk n’était pas venu… Toutefois, même si son astuce a contribuer à sortir les gaminots du pétrin, il ne s’en est pas vanté et au contraire se triture les méninge autour de la bile noire. En conséquence, il passera au niveau 2 à la découverte de son nouveau pouvoir.


Une très belle session pour laquelle je remercie vivement encore Alex et Xavier.

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