Exploirateurs de Bruines, épisode III, Hyenche pour hyenche

 

Exploirateurs de Bruines, 

épisode III,




Hyenche pour hyenche



Cette après-midi, avec Alex et Xavier, nous avons joué à Exploirateurs de Bruines la suite de notre campagne. Alfiya, Valentin et Emmanuel n’étaient pas disponibles, aussi avons nous joué la suite temporelle de la session précédente, Teddy au présentatif du subsjoncticiel.

Alex campe Zoya [fouine] et Xavier joue Sapristi [bizarre].




J’ai joué en joueuse magistrale Léontine [bizarre] et son frère Gérard [chef] délaissant Olaf Olafnur Erikson.








Fiction :


Au matin, l’incessante pluie a enfin cessé. Gérard morigène sa sœur qui musarde près des flaques. La petite bande quitte son refuge et s’éloigne du quartier du Bon Secours, à la recherche de provendes fraîches au prisunic.

À la périphérie du lotissement, les gaminots longe la station service établie le long de la grande rue ou se situe le magasin.

Léontine part en éclaireuse insouciante, sous le regard attentif de son grand frère et la protection de Zoya et de son lance-pierre. Toujours à la traîne, Sapristi remarque une affiche collée sur le panneau de vente rouillé planté à la lisière du terrain vague qui jouxte la station. Une affiche criarde qui figure en énorme derrière le chapiteau du cirque le clown horrible de la veille. Il se surprend à lire que le cirque de la pluie donne un pestacle trois jours durant dans la ville. Les yeux du clown épousent curieusement deux trous rouillés. Ils sont vides ou plein de cheveux hirsutes grisonnants !

Non c’est la tignasse de Gérard qu’il aperçoit par le trou de l’œil gauche.

Le voilà rassuré, mais pas trop longtemps tout de même.

Un haut parleur annonce le pestacle avec des clowns, un dompteur et des zanimos !

Zoya dresse l’oreille.

Léontine s’est glissée le long de la cage contenant les bonbonnes de gaz et ouvre la porte du magasin.

La clochette tinte.

Alors un gaminot aussi grand que Gérard débaroule et leur dit que « c’est pas chez eux », « qu ‘i connaissent même pas le mot de passe », et qu’« ici c’est le territoire des Gardiens des remparts ». Il dit son blase et fait une démonstration de nunchaku histoire de bien appuyer son discours. Sapristi dit qu’ils veulent pas d’histoires mais les autres restent ou ils étaient. Alors l’autre, fait glisser des tonfas de ses manches et commence à bousculer Sapristi.

C’est là que tout commence à déraper. Zoya réagit à la menace et lui balance une caillou en pleine poire. L’autre pisse le sang et se carapate tout en les menaçant de représailles.

Les gaminots pillent le magasin de la station. Ils remplissent le cabas de boîtes de conserves, de sachets de chips et de cool cans d’Oasis Tropical et de Pschitt Orange. Gérard tague un smiley qui fait la tronche pour marquer le territoire et avec l’aide de Sapristi, porte le sac super lourd. Zoya ferme la marche, lance-pierre en main tandis que Léontine a oublié l’éclairement de ses pieds qui la faisait souffrir à l’aller.

Les gaminots marchent aussi vite qu’ils peuvent jusque la maison aux thuyas, mais Zoya zieute deux pattes poilues et un museau qui pointent entre les branches au moment ou la p’tite passe devant. Elle se jette au devant, en grognant, et le hyenche lui arrache à moitié l’oreille droite. Elle hurle de douleur et Léontine aussi. Gérard balance des cannettes à la gueule du hyenche, et Zoya lui tire une cannette en plein dans le poitrail. Le hyenche recule en retroussant les babines. Deux autres le rejoignent. Zoya fait signe aux autres de partir.

Léontine est terrorisée aussi Gérard la prend dans ses bras et tire le sac avec l’aide de Sapristi.

Zoya balance une cannette entre les deux yeux de la meneuse qui s’effondre. Les deux autres se tirent au grand soulagement de la gamine. Elle veut prendre le pyjama de la bête qu’elle a eut à la loyale, mais le poil flotte maintenant dans une mare de bile noire.

Alors, elle entend faiblement au loin, tout étouffé le gaminot d’avant qui dit « C’est elle j’vous dit, elle est là ! » Ils sont à hauteur de la station. Douze, armés de battes, de barres et de bâtons, avec tout devant leur chef, Patrick Destombes qui fait des moulinets avec un sabre.

Zoya plonge les mains dans la bile et s’en recouvre soigneusement le visage.

Elle les attend en grognant comme une hyenche. Patrick pas Bruel, pas le copain de l’éponge, mais le chef des gardiens des remparts il fait d’abord le mariole avec son katana, mais quand il voit sa tronche, il engueule son sous fifre et tous se barrent en courant et en criant à la sirène. Le pauvre gaminot amoché, lui, reste sur place et se pisse dessus, terrorisé. Quand Zoya s’approche trop près, il s’évanouit.

Elle le fouille, lui pique ses billes et avise une figurine immonde, une espèce de playmobil gluant, tout noir avec des yeux jaunes, façon insecte, qu’elle laisse après un frisson, lui fauche son caban et se tire dans le lotissement en poussant des bruits de bête fauve.

Sapristi est retourné à la cabane où il se barricade. Bientôt Gérard tambourine à la porte. Sapristi ouvre à regret, prudemment et Teddy rentre et le bourre de coups de pattes en le traitant de lâche et de traître. Léontine l’accuse de les avoir abandonnés et qu’à cause d’lui, ils ont perdu Zoya et le sac. Sapristi lui dit que lui n’a pas voulu tout ça et que c’est elle qui est entrée dans la station service sans avoir repéré la sentinelle.

Sur ce Zoya les rejoint. Gérard est pas rassuré entre elle qui ressemble à une sirène et les deux autres, qui se comportent comme une sirène. Mais surtout il faut soigner Zoya.

Elle veut pas se laver. Il la traîne de force dans sa maison pas maison lui coule un bain. à force de cajoleries il la convainc de se laver. Dans la poche du caban il trouve la figurine. Zoya se lave mais la bile colle. Et des esquilles d’os et des crocs de hyenche se sont fichés en elle.Après de longs moments douloureux et délicats elle extirpe deux crocs et une esquille. Gérard la désinfecte. Il lave les vêtements à la machine et prépare à manger pendant que Zoya s’endort dans son bain chaud et que Sapristi en boucle sur son sept pas huit, sombre enfin adossé à la baignoire.

Quand ils se réveillent Gérard a préparé des chips et une plâtrée de nouilles au fromage.

Zoya ne peut pas bien mastiquer alors Gérard prend le mixeur et vide le contenu de l’assiette dans le bol. Il appuie sur le bouton et le mixeur rend sa bouillie.

En mangeant, ils décident qu’après un gros dodo ils iront se débarrasser de la figurine.


Voici le témoignage audio :


Hyenche pour hyenche. Durée 2h01



Commentaires :


Lors de cette session, les résistances des personnages ont été éprouvées à de nombreuses reprises, sans que la dynamique de la fiction en soit réellement réduite. Je pense que ces soumissions au hasard, consenties par tous, ont contribué, au contraire, à affermir l’Aversité dans le regard de chacun.

D’évidence, l’attention d’Alex et Xavier s’est focalisée sur les poilus ou les moustachus de la ville, mais la dégoutanceté n’a pas été absente ou négligée.

Ainsi, le cirque de la pluie est demeuré présent pendant toute la session, que ce soit au travers d’annonces sonores, d’affiches ou du simple souvenir du clown.

Sapristi en est venu à accuser Gérard d’être le clown.

En retour Gérard craint sa sœur et Sapristi. Teddy ou Lapinou semblent exprimer les émotions profondes de Léontine.

L’ambiguïté des dégoutancetés des [bizarres] les place au niveau de l’Aversité.

Donc plus de jets de dés, trois conflits, un rythme picaresque auront donné à cette session une saveur que j’estime assez proche de la proposition du jeu.

J’y ajoute toutefois ma touche personnelle, avec une nuance d’horreur organique.

La forêt était presque absente, quoique se tenant en embuscade à la lisière du champ de blés, non loin du marais qui borde la cabane des gaminots. L’égrégore était en revanche présente de bout en bout.


Une bien belle session pour laquelle je remercie vivement encore Alex et Xavier.

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