Marchebranche Poussifère et le Hiltiti I

Poussifère et le Hiltiti




1) à la croisée des chemins

Hier soir, avec Xavier nous avons joué la première partie du septième épisode de notre campagne de MarchebranchePoussifère et le Hiltiti..

Xavier joue un horla de poussières, qui parle par l'entremise de sa marionnette en forme de crabe, Sire Tourteau.



Liseron 






Résumé de la fiction

Après des jours de marche sans croiser quiconque, Poussifère rencontre un lynx furieux, puis deux jouvencelles égarées lors de leur cueillette de brimbelles.

Elles cherchent leur ainée, Charme, qui a disparu dans le bois du Noir Pertuis alors qu'elle cherchait l'enchanteur pourrissant pour conjurer la ricoucougnePoussifère a croisé le Hiltiti dans les souvenirs de Liseron, la plus jeune des trois sœurs.  Sur la berge du Lac Blanc il a vu  l'ombre d'une tour flotter entre les nuages et les sombres du lac. 

1h50 de fiction après 1 heure de préparation et création de personnage.

La suite sera jouée ce soir

Voici le témoignage audio : à la croisée des chemins.



Lierre


Fiction :

Poussifère, Horla, Iel est né(e) de la fuite.

Saison des pluies estivales. Elles noient les faignes et les sentes.

Eveil entre deux rêves cotonneux aux contours indécis.

Un rêve comme un cauchemar, un vague souvenir tenté d’angoisse surnage à l’orée.

Habité(e) du sentiment d’être la proie.

Longue errance de silences. Personne à qui parler.

Deux billes de verres que l’on frotte avec une pointe d’impatience, 

[le chant lancinant d’un oiseau qui reste hors de vue].


Une étole souillée gît sur l’herbe d’un talus qui domine la croisée des chemins.


Forêt de mousses et de lichens. Fin de journée. En contrebas le ressac du lac lèche la grève parsemée d’ajoncs. Dans la boue de la berge meuble l’empreinte profonde d’un gros félin.

Les cris des gamines effraient le gibier. Hautfort, le lynx, souhaite qu’elles quittent enfin son territoire. Qu’enfin revienne le doux silence.


L’ombre d’une haute tour élancée domine la berge et s’abîme dans les eaux sans que quiconque puisse discerner ses murs sous le couvert dense des feuillages.


Orée souhaite que tous l’oublie. De lui, tous se moquent. Ses cailloux rageux ricochent avec force à la surface du lac.


Un soleil d’après les pluies, tout taché de solitude.

De fines voix, aiguës, enfantines.

Les fougères altières dissimulent deux enfants.

Elles sont crasseuses et fières.

Elles sont inquiètes aussi.

Le jus des brimbelles macule leurs visages et tache leurs élégantes robes de lin. Chacune s’est rendue dans son coin tranquille, cet endroit singulier, ignoré des autres, où la cueillette serait prodigieuse. Mais seule, l’aventure est bien moins drôle. Soudain, Liseron s’est sentie épiée et par trop esseulée. Sans vouloir l’admettre, les craintes, nées des histoires chuchotées à grasse nuit sont revenues. Ainsi isolée, dans la pénombre, elle serait proie rêvée pour La Ricoucougne. Alors, son panier sous le bras, elle est allée auprès de Lierre. Sa seule présence l’a grandement réconfortée. Ensemble, elles ont ri, joué, chanté. Elles ont dévoré tant et tant de brimbelles. Repues et un peu lasses elles se sont reposées, un moment. Mais lorsqu’elles se sont réveillées frissonnantes, dans les bras l’une de l’autre, Charme n’avait pas reparue.

Depuis, elles la cherchent. Leur aînée les moque parfois, les toise souvent, mais ensemble elles sont les princesses du camp. Elle est l’audace et la grâce, selon ses propres dires. Leurs voix se teintent d’inquiétude. Elles ne sauraient reparaître sans Elle devant Père. Liseron, des trois, la plus timorée, devine sans peine, que sous son regard, elle révélerait qu’elles lui toutes ont désobéi, sans même qu’il lui faille hausser le ton.

Pasdeloup leur avait bien dit que la rive orientale du Blanc Lac était dangereuse. La lisière de Noir Pertuis était la limite qu’elles ne devaient pas franchir. C’est là le domaine de l’Enchanteur Pourrissant. Mais Charme avait dit que ce n’était que vilaines histoires pour les sots. Lui saurait comment conjurer les méfaits de La Ricoucougne. À grasse-nuit, Iel se glisse près de la couche du rêveur insouciant. Avec sa paille, par l’oreille innocente, elle aspire, avide, les plus doux des rêves, pour s’en repaître. Sinon pourquoi le fier et fidèle capitaine Pasdeloup aurait oublié leur mère Givre pour roucouler avec cette ingénue d’Enracine ?

Et maintenant qu’elles se sont égarées dans le Noir Pertuis, le hiltiti viendra les visiter…


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