Bénomar, Gaëléanne, Le Sanglier ou Quatre adieux pour un bonjour

 


Bénomar, Gaëléanne, Le Sanglier


ou


Quatre adieux pour un bonjour


En le seizième jour d’Outre de cette année de disgrâce , avec Alex, Valentin et Xavier, nous avons joué la suite de notre campagne de Marchebranche. Cet épisode est le sixième, celui qui suit Rédemption. S’il s’agit bien de notre campagne, il s’agit également d’une plongée en

Cimetière

de kF.





Machefeuille
Fiction :

Le bivouac est la seule chaleur qui émane, en l’absence de couleur, en cette forêt qui n’est plus. Une sylve qui a dérobé jusqu’au nom de l’étrange insecte assoupi auprès de Machefeuille, l’angeverbe. Les ondes de noirceur de la forêt limbique se sont retirées. Désormais les voiles vaporeux d’une épaisse brume qui ternissent les ardeurs de l’astre naissant. Elles se confondent à la nue. Au-delà d’un rideau d’arbre se devine encore de la forêt. Une forêt immense dont les senteurs assaillent les sens des errants à leur éveil et se mêlent à celles du feu qui crépite encore. De belles flammes s’élèvent, sacrifice des sarments déposés pieusement pendant la garde nocturne de Machefeuille, l’angeverbe. Un tertre herbu, une petite éminence, un sanctuaire isolé dans la forêt. Au-delà du feu se répand une onde bienfaisante. Les frimas de l’aube ne sont pas parvenus à les arracher à leur sommeil. La moiteur qui imprègne leurs linges plus sûrement s’est imposée à eux. Bénomar n’est plus là, assoupi paisiblement, contre la vieille souche, fidèle au dernier souvenir de Machefeuille. Ainsi est adossé, aux restes funestes, d’une vénérable hêtre, emportée par l’orage, un être massif, dont il émane une puissance idoine. Il est sans âge. Un toupet de cheveux ébouriffés coiffe son crâne étroit, comme la couronne de gui étreint l’arbre malade. Son visage particulièrement allongé se prolonge sur un menton festonné de soies épaisses et rousses comme sa chevelure flamboyante dans cette lumière pauvre d’un éternel matin. Le corps massif se soulève à chaque inspiration. Sur son épaisse veste sont accrochées des ronces, des feuilles parmi lesquelles fourmilles des ouvrières. Ses larges cuisses sont sanglées de pièces tissus au travers desquelles émerge un poil épais de la même teinte que les soies qui ornent son menton ; et ses maigres mollets s’achèvent sur une paire de sabots de corne noire. Tout près de lui s’éveille une jouvencelle que les deux marchebranches n’ont jamais vue. Elle se redresse et s’appuie contre l’épée qu’elle tenait en sommeil, tout contre son sein. Puis elle s’assied, le dos droit, après avoir fait jouer ses épaules. Elle est vêtue d’une robe ample, la tête couverte de voiles d’un bleu de presque nuit, et ses mains ou son menton ont la pâleur du matin.


Gaëléanne, esquisse par Alex


- « ah vous êtes tous trois éveillés, » lâche d’une voix sourde l’inconnu.

L’homme les regarde tour à tour, de ses petits yeux ambrés, presque luisants.

Limbe s’étire, ses griffes sur la rocaille alors qu’il anime ses pattes.

« C’est inaccoutumé. D’ordinaire, les voyageurs arrivent seuls en Laurium, tant ils sont pénétrés de leur gloire promise. »

Le bois brûlé ne parvient pas à masquer l’odeur du personnage. Ce n’est pas la sueur forte dont on affuble les personnes dotées d’une si forte corpulence, non là le relent est plus rance, plus insidieux. Alors qu’il parle, saillent deux protubérances à la base de ses lèvres, comme deux furoncles.

- « Mais qui êtes-vous ? Où est Bénomar ? » lui demande alors Machefeuille.

14’15’’






résumé de la suite de la fiction :

L’étrange inconnu se révèle être Le Sanglier, un passeur du royaume déchu de Laurium. L’homme se dit sans passion et se propose de les conduire là où ils le désirent. La jeune femme est Gaëléanne, désireuse de tirer vengeance d’Enver. Elle ne désire aucune aide de quiconque et entend assouvir seule sa vengeance, mais Le Sanglier l’enjoint à accompagner Limbe et Machefeuille dans leur quête du cœur blanc, puisqu’ils connaissent fort bien Enver. Mais d’abord, Machefeuille désir convaincre Bénomar de joindre son épée à leur quête. Dubitatif, Le Sanglier les conduit auprès de Bénomar que Machefeuille finit par convaincre. Alors, à leur nouvel éveil sur le tertre après avoir parcouru les forêts ombreuses du Laurium vers le Moué de Bénomar ils repartent vers le domaine de L’Abdicateur, quoique Le Sanglier ne connaissance aucun Cerf Blanc en Laurium.

Au bout d’une route forestière abandonnée, ils découvrent trois arbres immenses dont les troncs imbriqués portes de magnifiques pavillons aux armoiries de familles nobles. Parmi les feuillages ils discernent une grande terrasse festonnées de gonflons. Le long du chemin qui mène au pavillon de chasse duquel émerge un formidable escalier qui ceint les troncs gisent quantité de cadavres.

Limbe retourne le premier qui arbore les couleurs du roi, mais alors le cadavre d’un dévoreur se redresse et l’assaille.



                                                 dévoreur 


Ses compagnes le rejoignent au plus vite, mais trop tard, le dévoreur lui a ôté la vie. Il gît sur le dos, ses pattes arquées vers le ciel. S’ensuit une bataille furieuse, dans la mesure ou deux autres se sont redressés. Bénomar (Limbe) se jette sur le premier mais reçoit une fort vilaine blessure qui le couche à terre. D’un cri terrible Machefeuille parvient à mettre en déroute l’un deux et Gaëléanne, après avoir exécuté celui qui désirait achever le vieillard, s’attaque à un second. En fâcheuse posture elle est secourue par l’angeverbe qui plonge sa lame en piquée jusqu’à la garde. Alors s se rue à la suite du troisième parvenu derrière le pavillon de chasse.



Voici le témoignage audio de cette séance :

Bénomar, Gaëléanne, Le Sanglier ou Quatre adieux pour un bonjour.


Une session intense, d’abord contemplative pour s’abîmer ensuite dans une séquence d’action assez débridée. 

Xavier a écopé d’une nouvelle carcasse, celle de Bénomar.

Nous jouerons la suite, soit le douzième épisode de la campagne, le samedi 30 août.

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